Devenir céramiste : on en vit ?

Ca y est, on est tombé-e dans la marmite, on est devenue accro à la céramique, on ne pense qu’à ça. On regarde les formations disponibles, on recherche les témoignages, comme le mien que vous trouverez juste ici : partie 1 – mon parcours pour devenir céramiste.
Et puis viennent les questions matérielles, terre à terre : comment vivre de la céramique ? Est-ce qu’on en vit d’ailleurs ? Comment ça se passe après ?

Notez que je parle de mon propre parcours et situation. Je vous laisse libre de toute interprétation et surtout, je ne veux pas que ma démarche soit représentée comme étant universelle : c’est un article où je partage ma situation à l’époque et maintenant, en aucun cas je dis que ça se passe comme ça pour tout le monde.

Au départ : 

Je ne peux pas dire que mon parcours soit facile : la formation était intense, tant au niveau de l’apprentissage que des émotions. Je n’avais pas d’aide financière, j’avais dû démissionner de mon précédent emploi, sans beaucoup d’économies de côté. J’ai dû faire un prêt bancaire pour financer ma formation et ma vie pendant la formation. Je n’ai pas été suivie par Pôle Emploi, qui reste une expérience très mauvaise : aucune conseillère n’a su comprendre et encourager mon projet professionnel. J’ai perdu du temps, de l’énergie et de l’argent (!!) en espérant avoir des conseils et être suivie par Pôle Emploi.

Après la formation j’ai dû travailler quelques mois histoire de renflouer les caisses et faire les premiers achats pour l’installation de mon atelier ; les premières mensualités du prêt réalisé pour payer ma formation commençaient à tomber également.

Souvent on me demande si j’en vis et si j’arrive à me tirer un salaire ?

C’est une réponse délicate à apporter et j’ai toujours du mal à répondre directement car je me base surtout sur ma situation personnelle. Il faut remettre dans un contexte : le votre. Si vous avez actuellement un salaire très confortable, un poste rassurant dans une entreprise et cela vous inquiète de ne pas être sûr-e de retrouver cela dans une vie d’atelier… C’est sûr que votre rythme de vie sera chamboulé et que vous ne retrouverez pas cette sécurité dans la céramique. Ou pas tout de suite en tout cas 🙂 Cela dépend de votre rythme de vie, de ce que vous pouvez investir en temps et en énergie, des charges que vous devez assurer tous les mois. Cela dépend aussi de vos charges : est-ce que vous avez des enfants, un ou plusieurs prêts à rembourser, un rythme de vie très intense – vous mangez plusieurs fois par semaine au restaurant, vous sortez beaucoup…
Si aujourd’hui, je vis uniquement de mon activité et je me verse un salaire, j’ai énormément travaillé pour cela pendant plusieurs années. Je n’ai pas beaucoup de charges et j’ai une vie plutôt simple où je ne sors pas beaucoup.

Quel est l’investissement ?

Apprendre

L’apprentissage demande un investissement : vous apprenez un savoir transmis depuis des générations depuis des milliers d’années, partagé par des personnes qui elles-mêmes ont dû passer des années à se former. Tout ce qui nous fait sortir de notre zone de confort nous fait peur : si c’est réellement votre projet, alors vous trouverez des solutions ou bien vous aurez la force et la motivation pour vous inscrire, vous installer, partager vos pièces. Vous pouvez faire ça à votre rythme à vous, à mi-temps, à temps plein… Adaptez-vous à vos impératifs de vie.

S’installer

L’installation représente aussi un beau budget : le ou les tours, le four, les rangements, les matières premières… Le montant varie si vous partez sur du neuf ou de l’occasion, bien sûr ! Vous pouvez compter plusieurs milliers d’euros rien que pour un four neuf.
Les fournisseurs céramiques peuvent vous renseigner sur les prix des matières premières ou du matériel. En Bretagne et Pays de Loire, on a Como Céramique à Gestel (15min de Lorient) et à Ancenis, ou Solargil à Rennes. Vous avez d’autres fournisseurs en France, plus ou moins locaux que vous pourrez trouver très facilement sur Internet.

Devenir une entreprise

Être céramiste aujourd’hui signifie être aussi une entreprise : ce n’est pas le rêve romantique de créer à l’inspiration dans son atelier. C’est aussi la dure réalité de loyers à payer, de nourriture à acheter, d’investissements à faire, de stress des expéditions, de faire des pièces qui font sens, qui plaisent aussi. C’est faire des dossiers pour participer à des événements, prendre des photos et écrire pour communiquer. C’est gérer la comptabilité, faire des factures, gérer les déclarations aux impôts et payer les côtisations sociales. Cela prend du temps, de l’énergie et une vision.
Je ne m’attarderais pas sur les différents statuts d’entreprises. Pour ça, je vous recommande de vous tourner vers les CMA qui sont toujours disponibles pour répondre à ces questions et qui peuvent, elles, vous conseiller.

Si vous êtiez intéressé-e pour avoir des informations sur mon parcours, j’espère que vous aurez trouvé des réponses ; si vous connaissiez juste mes pièces, j’espère que cet article vous permettra de mieux me connaître également 🙂

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A bientôt !

Margaux

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